Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj
Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

dimanche 28 janvier 2018

La censure au Liban, comment ça marche ?

Ayman Mhanna, directeur de l'association SKeyes, explique à L'Orient-Le Jour les différentes étapes du processus. 
Julien ABI RAMIA | OLJ  25-1-2018

La récente polémique autour du film The Post, réalisé par Steven Spielberg, d'abord interdit de projection dans les salles de cinéma libanaises avant d'être finalement autoriséjeudi dernier sur décision du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a mis en lumière la complexité des méandres du processus de censure au Liban
Des groupes de pression au ministre de l'Intérieur en passant par la Sûreté générale, quels sont les chaînons de la censure au Liban? Ayman Mhanna, directeur de l'association SKeyes, répond aux questions de L'Orient-Le Jour.

L'obtention d'une licence
"Tous les films, pièces de théâtre ou autres productions artistiques doivent d'abord obtenir une licence de production pour être diffusés au public", explique M. Mhanna.
Ce précieux sésame, sollicité par les artistes, producteurs et distributeurs de ces œuvres, est attribué par la Sûreté générale (SG), chargée de gérer la censure des films, des livres, publications et des pièces de théâtre, notamment sur la base du respect des mœurs, ou de la délicate question des liens d'une œuvre artistique avec Israël.
"Les films sont visionnés par des agents du département des médias au sein de la Sûreté générale, dirigé par le général Nabil Hannoun. Si cette instance considère qu'un film ou l'un de ses passages peuvent susciter la polémique, elle prévient les personnes, responsables politiques, organismes ou institutions pouvant être visés", explique le directeur de SKeyes, qui précise qu'il s'agit d'un "usage officieux, non borné par des lois".
Il arrive fréquemment que l'armée libanaise, le Hezbollah ou les autorités religieuses, comme le Centre catholique d'information ou Dar el-Fatwa, soient prévenus de l'existence de passages controversés et invités à donner leur point de vue.
Les publications de presse étrangères sont également passées au crible par la Sûreté générale.
Les publications étrangères requièrent aussi une licence pour être importées et distribuées. La Sûreté générale examine ensuite chaque numéro de ces publications et le ministère de l'Information peut en interdire leur importation ou confisquer des exemplaires. A plusieurs reprises ces dernières années, des quotidiens ou hebdomadaires importés ont vu certaines de leurs pages biffées ou carrément déchirées. Après la mort de l'ex-président syrien Hafez el-Assad en 2000, plusieurs numéros de journaux étrangers, ayant publié des articles critiques contre l'ancien maître de Damas, avaient été interdits à la vente. En 2007, un numéro du mensuel français "Historia", consacré à une biographie non autorisée de Jésus, avait également été censuré.





Comité de censure
Après ce premier visionnage, il arrive également que les séquences posant problème soient tout simplement retirées.
Pour les œuvres les plus controversées, le comité chargé de la censure des films cinématographiques diffusables est convoqué. Ce comité est composé d'un responsable du département chargé de l'audiovisuel au sein de la SG, représentant le ministère de l'Intérieur, ainsi que des représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Information, de la Culture, de l’Éducation, de l’Économie et des Affaires sociales. "Ce comité émet alors une recommandation d'interdire ou d'autoriser la diffusion de l’œuvre", explique M. Mhanna.  
Dans le cas de The Post, le comité avait recommandé d'interdire la diffusion du film, notamment en raison de la présence du réalisateur américain sur une liste noire dressée par la Ligue arabe qui appelle au boycott de toute personne ayant un lien avec Israël. Au moment de la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah au Liban, M. Spielberg avait donné un million de dollars à des œuvres de charité israéliennes.
"Cette recommandation est ensuite transmise au ministère de l'Intérieur qui a le dernier mot pour statuer et qui peut passer outre cet avis", poursuit M. Mhanna. Malgré la recommandation d'interdire la projection du dernier film de M. Spielberg, M. Machnouk a ainsi décidé d'autoriser sa diffusion, estimant que les événements relatés dans le film n’ont aucun rapport avec le conflit avec Israël. Le film, qui réunit à l'affiche Meryl Streep et Tom Hanks, revient sur la publication inédite en 1971 par le Washington Post de documents confidentiels du Pentagone, exposant les fausses allégations des États-Unis en lien avec la guerre du Vietnam.

Groupes de pression
La Sûreté générale et le ministère de l'Intérieur sont soumis à la pression de divers groupes qui, parfois, finissent par obtenir gain de cause.
Ainsi, le film australien "Jungle", adapté d'un roman israélien qui raconte l'histoire vraie d'un baroudeur de la marine israélienne, Yossi Ghinsberg, égaré dans la forêt amazonienne en Bolivie en 1981, a vu sa licence retirée après deux semaines de diffusion dans les salles. Ce film avait été critiqué par la "Campagne pour le boycott des soutiens d'Israël au Liban".
Cet organe de pression continue à se mobiliser contre le film The Post, notamment aux côtés du Hezbollah qui avait exprimé la semaine dernière son opposition à l'autorisation accordée à la projection du film par la voix de son secrétaire général, Hassan Nasrallah.
En 2004, la Sûreté générale avait retiré des librairies libanaises le "Da Vinci Code", le roman de Dan Brown, suite à un avis du Centre catholique d’information, qui y voyait une atteinte au Christ. La SG, à qui l'avis avait été transmis, s'était alors appuyée sur la législation libanaise sur les imprimés qui stipule que “toute publication, portant atteinte aux croyances religieuses est interdite”. Deux ans plus tard, le film tiré du livre, avait également été interdit.


Recours compliqués
Ayman Mhanna indique qu'il arrive que la Sûreté générale et le comité de la censure choisissent de tarder à statuer. "Si une demande d'autorisation n'est pas tranchée en moins de trois mois, la demande est considérée comme rejetée", explique-t-il, prenant l'exemple de festivals de cinéma organisés au Liban lors desquels des films programmés n'ont pas pu être projetés pour cette raison. 
Il indique également qu'il est possible de déposer un recours auprès du Conseil d’État pour casser une décision d'interdiction. Mais les décisions de l'instance juridique suivent quasi-automatiquement celles de la Sûreté générale et du ministre de l'Intérieur, déplore-t-il. "Nous incitons toutefois les personnes qui le souhaitent à saisir la justice" dans ce genre de dossier, souligne M. Mhanna, estimant que "ces affaires doivent être traitées auprès des instances juridiques".


Productions libanaises, le parcours du combattant
Le directeur de Skeyes explique enfin qu'il est "très compliqué pour un Libanais de tourner un film ou donner une pièce de théâtre". "Pour obtenir une autorisation de filmer sur le territoire libanais, les réalisateurs, metteurs en scène ou producteurs doivent déposer le scénario auprès de la SG qui autorise ou non le tournage ou la représentation de l’œuvre cinématographiques ou théâtrales.
"Ensuite, pour tourner, les réalisateurs doivent obtenir l'autorisation de diverses instances selon les lieux", ajoute-t-il, prenant pour exemple Solidere ou la sécurité du Parlement pour le centre-ville de Beyrouth, ou les régions dans lesquelles le Hezbollah est présent.
Lorsque l’œuvre est terminée, elle est alors déposée au département chargé de l'audiovisuel au sein de la SG pour lancer le processus menant à l'autorisation ou non de l’œuvre.
La semaine dernière, en pleine polémique autour du film The Post, une source proche du ministère de l'Intérieur avait laissé entendre à L'Orient-Le Jour que le processus de censure pourrait être modifié à l'avenir.

Lire aussi
La culture des ciseaux, l'éditorial de Issa GORAIEB
E.T. go home !l'édito de Ziyad Makhoul
https://www.lorientlejour.com/article/1095997/la-censure-au-liban-comment-ca-marche-.html

vendredi 26 janvier 2018

حمّود يدّعي على هشام حداد.. ووهّاب ينصحه بـ"عدم المغامرة"

ليبانون ديبايت" 25-1-2018

طلب المدعي العام التمييزي، القاضي سمير حمود، الادعاء على الاعلامي ومقدم برنامج "لهون وبس" هشام حداد، على خلفية تطرقه في احدى حلقات برنامجه لولي العهد السعودي، الامير محمد بن سلمان، حيث نصحه فيها بعدم تناول الوجبات السريعة، بحسب ما افاد وكيل حداد، المحامي اشرف الموسوي، في حديث لـ"ليبانون ديبايت".

وقد أحالت النائب العام الاستئنافي، القاضية غادة عون، الادعاء الى محكمة المطبوعات بجرم المادة 23 من القانون104/77.

في السياق، غرّد رئيس حزب التوحيد العربي وئام وهاب، ناصحًا "القاضي حمود بعدم المغامرة بالإدعاء على حداد، إذا كان لا يستطيع الإدعاء على من يشتم سوريا وبقية الدول الشقيقة".

وشدد وهاب في تغريدته على انه "إما قانون على الجميع وإما ممنوع الإستنساب".



 

 

jeudi 25 janvier 2018

Le pape François propose une prière pour les journalistes


Le pape François propose une prière pour les journalistes
ARTICLE | 24/01/2018 | Par Agence I.MediaLe message du pape François pour la 52e Journée mondiale des communications sociales a été diffusé par le Saint-Siège le 24 janvier 2018. Le pontife a proposé de s’inspirer de la prière de saint François d'Assise pour « s’adresser à la Vérité en personne ».
Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.
Fais-nous reconnaitre le mal qui s'insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d'ôter le venin de nos jugements.
Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.
Tu es fidèle et digne de confiance; fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde :
Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l'écoute;
Là où il y a confusion, que nous inspirions l'harmonie;
Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté;
Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage;
Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété;
Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions;
Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance;
Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect;
Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.
Amen.

http://www.famillechretienne.fr/eglise/pape-et-vatican/le-pape-francois-propose-une-priere-pour-les-journalistes-231085

samedi 13 janvier 2018

La transmission au risque de la communication


La transmission au risque de la communication

Publié le par Garrigues et Sentiers
La communication est devenue la préoccupation majeure aussi bien des institutions que des candidats à des fonctions électives. Lorsque telle organisation ou tel élu n’ont pas répondu aux attentes qu’ils avaient suscitées, ceux-ci réagissent le plus souvent en évoquant un manque ou une erreur de communication. On s’adresse alors à des cabinets d’experts pour que le message émis devienne plus en phase avec la demande des usagers ou des électeurs.

Communiquer serait l’alpha et l’oméga de notre vie collective envahie de plus en plus par ce qu’on appelle le « bruit médiatique ». Ainsi nos sociétés vivraient ce que l’analyste des médias Marshall Mac Luhan avait diagnostiqué il y a déjà une cinquantaine d’années : « le message, c’est le medium » (1). L’effet produit par la technique  et l’outil de communication deviennent plus importants que le message véhiculé par ce support. Ce qui jadis faisait l’objet de discussions, de confrontations, de valeurs partagées, tend à se transformer en techniques de persuasion, « en temps réel », pour parler le langage des informaticiens, à destination d’une société perçue comme gisement d’électeurs ou de consommateurs.

Régis Debray est aujourd’hui un des meilleurs spécialistes de la « médiologie » qui étudie les paradoxes de la transmission culturelle. À l’occasion d’un dialogue avec le théologien dominicain Claude Geffré, il analyse avec beaucoup de pertinence ce qui sépare la communication d’une authentique transmission : « J’oppose totalement transmission et communication. Elles sont pour moi comme l’eau et l’huile. La communication, c’est le transport d’une information dans l’espace, la transmission, c’est son transport dans le temps. Plus il y a de communication, moins il y a de transmission. La communication est mon “ennemie n° 1” ; c’est peut-être pourquoi, je n’ai pas de bons rapports avec les journaux… » (2).

L’inflation de l’information ponctuelle et événementielle, qui, avec internet, a pris des proportions gigantesques, n’a plus rien à voir avec le lent mûrissement qu’exige toute authentique transmission. Pour Régis Debray, « La transmission, au fond, c’est la culture. L’homme est le seul animal qui ait une histoire parce qu’il est le seul animal à transmettre, les autres ne faisant que communiquer, les malheureux. Et là où il y a continuité cumulative – c’est-à-dire stockage et transmission d’informations puis apprentissage du maniement de ce stock – il y a anthropogenèse, histoire, inscription d’une mémoire, bref, temporalité et culture » (3).

L’histoire de l’homme commence lorsqu’un être vivant, parfaitement adapté à son milieu « en temps réel » grâce à l’instinct, se pose une question et diffère sa réponse à la sollicitation de son environnement. L’humanité apparaît avec la « perte de temps » qui consiste à substituer à une réponse immédiate un temps de réflexion et de débat.       Pour Claude Geffré, c’est ce long travail qui caractérise une authentique « religion » qui se veut fidèle à son rôle de transmission : « Je réserve le mot religion à la relation avec une transcendance ayant fonction d’altérité. Une fonction de remise en question et d’interrogation de l’homme par rapport à lui-même. Soit une fonction qui conduit à un décentrement de l’homme vers autre chose que lui-même, vers un ailleurs » (4).

Bernard Ginisty

1 – Cf. entre autres Marshall Mc LUHAN (1911-1980)Pour comprendre les media, Paris, éd. du Seuil, 1968.
2 – Régis DEBRAY, Claude GEFFRÉ (1926-2017) Avec ou sans Dieu ? Le philosophe et le théologien, Paris, éd. Bayard, 2006, p. 38.
3 – Ibidem, p. 64.
4 – Ibidem, p. 62.
https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=1353959257449278488#editor/src=sidebar