Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj
Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

mardi 31 mai 2016

Pourquoi les médias sociaux ne changent-ils pas le monde

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2016/04/30/pourquoi-les-medias-sociaux-ne-changent-ils-pas-le-monde/

Pourquoi les médias sociaux ne changent-ils pas le monde ?

La prolifération de l'usage des médias sociaux n'a pas abouti à un changement social significatif, estiment les chercheurs Alex Pentland, Manuel Cebrian et Iyad Rahwan dans un article (.pdf) du dernier numéro de la revue Communications of the ACM. Pour Alex Pentland, le directeur du Laboratoire des dynamiques humaines du Media Lab du MIT (dont nous avons souvent parlé, notamment en rendant compte de son livre sur la physique sociale) et du groupe de travail sur la science de la connexionIyad Rahwan (@iyadrahwan) directeur du groupe de recherche Scalable Cooperation du Media Lab et Manuel Cebrian du groupe de recherche consacré aux données Data61 de l'agence nationale de la recherche australienne, le CSIRO, si les médias sociaux ont fourni un carburant aux mobilisations spontanées, ils n'ont pas aidé à construire un changement social durable et réfléchi, c'est-à-dire des actions collectives coordonnées.

Pourquoi les médias sociaux ne parviennent-ils pas à transformer les mobilisations ?

Pour les 3 chercheurs, le fait que l'âge d'or des médias sociaux coïncide avec une crise du leadership mondiale, liée à notre incapacité à résoudre les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés, n'est pas surprenant. Ni les leaders charismatiques ni les foules anonymes ne semblent être désormais en mesure de rendre les grands enjeux suffisamment populaires pour mobiliser et permettre à la société d'agir. Le paradoxe de la coexistence des médias sociaux avec la Fin du pouvoir qu'évoque l'éditorialiste et ancien ministre du Venezuela Moisés Naim(@moisesnaim) dans son livre semble plus pertinent que jamais.

Vidéo : Les chercheurs ont illustré leur article d'une vidéo et d'une BD (.pdf).
Ces dernières années, les médias sociaux ont pourtant été les catalyseurs d'intenses mobilisations allant des Printemps arabes, à Occupy ou encore à la chasse à l'homme suite aux attentats de Boston ou les règlements de comptes en ligne qui ont suivi les émeutes de 2011 en Angleterre... Dans la plupart de ces événements, les médias sociaux ont été les animateurs des mobilisations, mais sans parvenir à réaliser leur potentiel. Si les médias sociaux parviennent à mettre les sujets sur la scène, ils ne parviennent pas à les transformer, à les accomplir.
Pour ces spécialistes de l'analyse des réseaux, il est plus que nécessaire de comprendre pourquoi les médias sociaux ne sont pas parvenus à devenir un canal pour construire le changement social. Si la compréhension des processus de mobilisation sociale a progressé, nous sommes loin d'être parvenus à une théorie fiable. En d'autres termes, si nous avons développé des modèles capables de prédire la propagation d'idées en ligne, nous manquons de modèles pour prédire le changement de comportement. "Nous soutenons que ces échecs d'utilisation et de prédiction ne sont pas causés par un manque d'expertise dans l'analyse des données, mais par une attention insuffisante sur les structures d'incitation sous-jacentes, le réseau caché de motivations interpersonnelles qui constituent le moteur de la prise de décision collective et de l'action."

L'information ne suffit pas : comment construire de l'incitation à l'engagement ?

Pour les chercheurs, certaines expériences de mobilisation sociale ont montré le rôle des modalités d'incitation et pas seulement d'information. La capacité à faire levier des motivations personnelles des gens semble bien souvent un puissant moteur. Or, force est de constater que les médias sociaux peinent à maintenir et à favoriser la mobilisation sociale. Ils sont conçus pour maximiser l'information, la propagation et la viralité, au détriment de la construction de l'engagement et du consensus. Les médias sociaux actuels se préoccupent plus de diffusion d'informations qui sont chacune en concurrence pour l'attention des gens, que d'incitation ou de recrutement à l'action.
Pour les chercheurs, les médias sociaux commerciaux (parce qu'ils sont commerciaux) ont un "biais de viralité", qui conduit la recherche elle-même à se concentrer sur la dynamique de diffusion de l'information, plutôt que sur le recrutement à l'action. Selon eux, il est primordial de parvenir à mieux cartographier les incitations qui mènent à l'action... Les réseaux sociaux permettent de très bien mesurer la diffusion, mais beaucoup moins d'autres processus comme la réflexion, le processus argumentatif ou la formation de consensus... qui sont des facteurs importants pour relier les contenus à la motivation.

Des médias sociaux orientés vers le changement de comportement

Les 3 chercheurs rappellent tout de même que des progrès ont été réalisés dans la compréhension des incitations dans le domaine des sciences économiques, sociales et politiques, en faisant référence aux travaux sur la théorie de la conception des mécanismes d'incitation ou ceux sur les formes coopératives que sont le dilemme du prisonnier ou les jeux de l'ultimatum. Pour Pentland, Cebrian et Rahwan, ces méthodes sont autant de "sondes" qui permettraient d'affiner les modalités d'incitation dynamiques et doivent nous aider à développer de nouvelles générations de médias sociaux orientés vers le changement de comportements.
Si la diffusion d'information est essentielle à la formation des croyances, des opinions et des attitudes collectives, les incitations jouent un rôle tout aussi important. Convaincre quelqu'un est une chose, mais le recruter, l'engager à soutenir une cause exige plus de temps, d'efforts et de risques. Pour les chercheurs, il est essentiel de trouver de nouveaux paradigmes expérimentaux et de nouveaux outils d'observation qui favorisent non seulement la dynamique communicationnelle, mais aussi d'autres dynamiques qui engagent à la mobilisation sociale. Pour eux, il est essentiel de construire une nouvelle génération de médias sociaux qui favorisent la construction consensuelle de changements durables. "Les individus ne sont pas des atomes isolés. Sans une structure d'incitation correcte, un groupe d'individus ne peut pas se mobiliser en un collectif capable de résoudre des problèmes sophistiqués, voir changer la société". Pour les chercheurs, "c'est là la tragédie d'une société totalement connectée et également connectée".
Quand les gens discutent de questions sociales en ligne, il est très difficile pour eux de quantifier de façon fiable l'importance des différentes questions soulevées, peinant notamment à montrer la conscience (le nombre de personnes qui se soucient d'une question) comme la persistance (combien de temps les gens s'en soucient) de ces questions. Pour les chercheurs, cela rend difficile d'établir des seuils clairs d'importance permettant de prioritiser les problèmes. "Sans seuils significatifs pour l'action, l'ensemble de ces questions alternatives finissent par s'annuler mutuellement et conduisent au slacktisvism", comme le soulignait Moises Naim dans un récent article sur The Atlantic Cities.
L'attention individuelle et collective est finie. Si la capacité des plateformes pour déduire, manipuler et capter l'attention s'améliore, force est de constater qu'elles ne favorisent pas la coordination et la construction de collectifs complexes. Le "but" n'est jamais atteint...

Comment mesurer ce qui nous incite à agir ?

"Nous avons besoin d'une meilleure compréhension de la façon d'exploiter et d'activer les incitations des réseaux via le filtrage de l'information et la construction du consensus". Reste que ces incitations sont bien moins visibles. Elles se manifestent par les actions des individus qui proviennent elles-mêmes de multiples incitations. "Avant de produire une "théorie pratique de la mobilisation sociale", nous avons besoin de développer de nouvelles manières de mesurer, d'influencer et de modéliser les incitations en réseau pour interpréter l'action individuelle à leur lumière."
Pour Adam Smith, seules les actions observables comptent. Mais dans sa Théorie des sentiments moraux, Smith expliquait qu'une véritable compréhension des phénomènes sociaux doit intégrer une multitude de motifs psychologiques et culturels. "En déplaçant notre attention des processus viraux observables à la modélisation de la dynamique de la motivation sous-jacente", nous trouverons peut-être la voie vers la prochaine génération de médias sociaux.
Bien sûr, si les chercheurs pointent très bien les limites des médias sociaux actuels, ils n'expliquent pas vraiment à quoi ressemblera cette prochaine génération de médias sociaux...

Comment mobiliser efficacement nos relations sociales ?

Dans un autre article publié sur Medium, les auteurs reviennent sur la théorie des petits mondes ou des 6 degrés de séparation qui voudrait que nous soyons tous reliés les uns aux autres via des chaînes de relations individuelles de 6 maillons. Mais si ces théories nous permettent de mobiliser efficacement nos réseaux sociaux, ils ne disent pas grand-chose des procédures que les gens utilisent pour cela et ce d'autant qu'ils ne connaissent pas la structure des réseaux de nos amis d'amis. Pourquoi les gens participent-ils, relayent-ils (ou pas) les demandes qui parcourent ces chaînes relationnelles ?
Quand le sociologue Duncan Watts a entrepris de reproduire l'expérience de Milgram à l'ère d'internet en demandant aux gens de relayer un courriel, il a surtout constaté que la plupart des chaînes de recrutement s'éteignaient. Même si le coût pour chacun est minuscule, la plupart des requêtes formulées s'arrêtent en cours de route. Pour Watts, la raison était liée à l'insuffisance des incitations.
Pour les chercheurs cela montre que "si nous voulons exploiter véritablement la puissance de notre petit réseau mondial, nous devons fournir les bonnes incitations". Les chercheurs Jon Kleinberg et Prabhakar Raghavan ont imaginé alors des"réseaux de requêtes à l'incitation" consistant à récompenser les individus qui relaient les requêtes. Mais ce mode s'est révélé assez peu efficace en réalité, et très coûteux si ces incitations sont d'ordre financières par exemple...

Des défis pour comprendre le fonctionnement des réseaux

L'équipe du MIT a répondu en 2009 au défi réseau de la Darpa : un concours doté de 40 000 $ de prix consistant à faire retrouver 10 gros ballons rouges cachés sur le sol américain le plus rapidement possible via la mobilisation sociale. Elle a bien sûr remporté le défi en 6 heures en renversant les requêtes d'incitation. Plutôt que le recruteur fasse une offre aux recrues, celles-ci offraient une partie de la récompense à celui qui les avait recrutés pour participer.
Cette technique dite des "contrats fractionnés" est un moyen optimal pour recruter des personnes de manière distribuée, mais il a fallu 3 ans pour comprendre pourquoi ces contrats ont fourni un avantage concurrentiel par rapport aux requêtes d'incitation en réseau : l'avantage de ces contrats fractionnés est qu'ils nécessitaient de recruter très peu de personnes par recruteur pour fonctionner.
contratsfractionnes
Image : illustration du fonctionnement des contrats fractionnés, récompensant ceux qui ont recruté les participants.
En 2011, les chercheurs du MIT ont voulu répondre à un autre concours de la Darpa : le Darpa Schredder Challenge, un défi consistant à reconstituer un document déchiquetté en 10 000 petits morceaux. Pour répondre au défi, l'équipe du MIT a utilisé les contrats fractionnés pour recruter et mobiliser plus de 3500 participants, mais des actes de sabotage ont ébranlé ceux-ci, stoppant net les progrès collectifs et entraînant un exode massif des crowdworkers recrutés à cette occasion. Si l'équipe du MIT n'a pas remporté ce défi, elle a appris des limites de l'ouverture à la participation. Les contrats fractionnés et la production participative (crowdsourcing), comme la plupart des formes participatives sont souvent démunies face aux questions de malveillance, de vandalisme ou de sabotage.

Limiter le sabotage ?... Pas si simple !

Les chercheurs du MIT réfléchissent maintenant à des moyens pour désactiver le sabotage... Si les contrats fractionnés savent récompenser la participation le long des chaînes de recrutement, les recruteurs de saboteurs doivent être incités à vérifier, arrêter ou punir les saboteurs qu'ils ont recrutés. La solution pratique est encore à tester, estiment les chercheurs. Reste que réduire le sabotage ne sera peut-être pas si simple.
Des chercheurs ont en effet mis à jour le "dilemme de la production participative". En fait, dans le cas où des équipes recherchent le même type d'information, les comportements malveillants semblent la norme plus qu'une anomalie. Pire : rendre le sabotage plus coûteux ne dissuade pas les saboteurs, mais conduit toutes les équipes en compétition à un résultat moins efficace, du fait d'une recherche collective moins bienveillante et d'une plus forte agressivité. Si la recherche participative est efficace, facile à mettre en oeuvre et peu chère, elle est sensible à la malveillance notamment du fait même de ses méthodes de recrutement. Les formes participatives et leurs ennemies évoluent de concert : à mesure que l'une s'arme, l'autre répond. Tout l'enjeu est d'arriver à recruter plus de participants bienveillants que de malveillants.
En fait, estiment les chercheurs : la manière dont nous cherchons des gens donne beaucoup d'information sur ceux qui cherchent. Le sociologue Mark Granovetter a montré que l'étendu et la diversité de nos "liens faibles" nous donnent des opportunités pour augmenter nos capacités (voir notamment "Les liens faibles, moteurs de notre diversité informationnelle ?" et "Réseaux contre hiérarchies : liens faibles contre liens forts"). Les personnes qui peuvent plus facilement accéder à la connaissance, à l'information, aux possibilités d'emplois au sein d'une grande diversité de communautés sont plus en mesure que les autres de tirer parti de cette position privilégiée. Comme l'ont montrés les travaux de Marta Gonzalez duLaboratoire sur les mobilités humaines et les réseaux du MIT : les réseaux urbains sont constitués de communautés très homophiles. En fait, les humains ont favorisé les réseaux où un message peut atteindre tout le monde et permettre de trouver des personnes semblables de manière plus efficace, même si cela implique que tout le monde sache à quelles communautés la personne appartient. C'est un exemple de structure auto-organisée qui permet à de petits groupes d'individus de résoudre un problème complexe par la coopération en tirant profit de la connaissance collective.
Le problème est que les réseaux sont constamment en effervescence, constamment à la recherche d'une reconfiguration pour augmenter leur consultabilité, leur portée... quand bien même cela mène à un monde trop interrogeable, trop connecté au détriment de l'attention et de l'énergie de chacun. Un peu à l'image des médias sociaux que nous utilisons qui cherchent toujours à élargir le nombre de personnes auxquels vous êtes liés, quand bien même cet élargissement conduit toujours à une toujours plus insoluble infobésité. Pour les chercheurs, l'enjeu ne semble pas tant de trouver des configurations sociales simplifiées ou des modes pour disparaître des réseaux... que d'interroger les questions d'incitations et de participation, de concentration plus que de dilution, d'engagement et d'activité.
Hubert Guillaud

Le pape Francois rencontre des youtubeurs





http://www.journaldemontreal.com/2016/05/30/le-pape-rencontre-11-youtubeurs-au-vatican

Pour une majorité de parents, l’école n’est plus adaptée aux nouvelles générations - La Croix

Pour une majorité de parents, l'école n'est plus adaptée aux nouvelles générations - La Croix

52 % de l'ensemble des parents et 77 % des parents de lycéens estiment que le système scolaire ne convient plus à la nouvelle génération d'élèves. C'est ce que révèle le sondage Apel/Opinionway(1), réalisé en partenariat avec La Croix.



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Pourrait-on se passer de l'école ? Non, affirment massivement les parents (2). Ils ont conscience qu'Internet, les cours en ligne et la masse de connaissances mises à portée d'un clic ont changé son rôle (61 % l'affirment) et celui des enseignants (63 %). Mais la grande majorité des parents (79 %) estime qu'ils ne sauraient remplacer l'école. Si elle n'existait pas, disent-ils aussi, elle laisserait de nombreux vides.
La majorité des parents reste en effet attachée aux missions traditionnelles de l'institution scolaire, qu'ils ont connue eux-mêmes enfants : transmettre des connaissances – qui reste sa priorité immuable –, apprendre à apprendre et préparer à la vie professionnelle. « Mais ils pensent que l'école n'est pas aussi performante qu'autrefois sur ces fondamentaux, souligne Julien Goarant, de l'institut OpinionWay, qui a réalisé ce sondage. Notamment sur la préparation à la vie professionnelle, dont l'injonction se fait de plus en plus forte. »

Une remise en cause de l'école républicaine 

Beaucoup de parents ne semblent plus en phase avec ses valeurs. Quand on les interroge sur celles que l'école devrait transmettre en priorité aux élèves, le trio « liberté, égalité, fraternité » arrive en queue de peloton. La majorité d'entre eux préféreraient qu'on leur inculque le respect (56 %), la discipline et la rigueur (55 %), le sens de l'effort, la persévérance.
« Ces réponses sont influencées par l'image qu'on a aujourd'hui de conditions d'enseignement parfois difficiles, liées au comportement des élèves, souligne Julien Goarant. Mais elles traduisent aussi une certaine remise en cause des valeurs de l'école républicaine. » L'école qu'ils appellent de leurs vœux pourrait ne plus être, selon lui, « le berceau des valeurs citoyennes ». Ils reconnaissent certes qu'« apprendre à vivre avec les autres » est un des atouts de l'école qu'ils ont connue (33 %), comme de celle d'aujourd'hui (32 %). Mais le collectif n'est plus pour eux une priorité.
D'autres exigences plus individualistes ont surgi : la prise en compte de la personnalité de chaque enfant, son épanouissement personnel, le développement de la confiance en soi et des compétences de chacun. Les parents les placent désormais au cœur de leurs priorités. Ces tendances se retrouvent chez les parents du public comme du privé, et dans tous les milieux sociaux.

Une école qui ne convient plus aux enfants d'aujourd'hui

C'est la raison principale pour laquelle les parents souhaitent que l'école change. La majorité d'entre eux (52 %) estime en effet que l'école n'est pas adaptée aux nouvelles générations. Ce chiffre grimpe à 58 % chez les parents de collégiens et à 77 % chez les parents de lycéens. Et ils sont 92 % à penser que l'évolution du système scolaire doit surtout passer par une meilleure prise en compte de la personnalité et des talents de chaque jeune. Elle doit être aussi plus attentive au bien-être et au bien-vivre (89 %), et au lien avec les parents.
Ils estiment également à une écrasante majorité (91 %) qu'il est important d'améliorer la pédagogie. Ils sont même prêts dans ce domaine à quelques petites révolutions : réduire le temps scolaire à une demi-journée le matin (73 % trouvent la proposition intéressante), créer des établissements sans classes, organisés par niveau et par matière (63 %) ou encore « créer des emplois du temps sur mesure en fonction des motivations de chaque élève » (54 %). « Les parents semblent ouverts à des changements. Ce qui est plutôt positif. À condition qu'ils n'en restent pas à une demande pragmatique d'enseignement à la carte, qui ne viserait que le seul intérêt de leur enfant, met en garde Julien Goarant. Il faudrait que ces évolutions puissent s'articuler autour d'un projet collectif, de valeurs communes, qui ne remettent pas en cause celles portées par la République. »
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Christine Legrand
(1) Étude réalisée auprès de 544 parents d'élèves scolarisés de la maternelle au lycée, issus d'un échantillon de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. L'enquête a été réalisée en ligne, les 13 et 14 avril 2016.
Le site de l'Apel  : www.apel.fr



JTK

Fwd: « La culture de la rencontre antidote à la culture du rejet...



Expéditeur: "ZENIT" <info@zenit.org>
Date: 30 mai 2016 23:00:29 UTC+
Objet: « La culture de la rencontre antidote à la culture du rejet...

« La culture de la rencontre antidote à la culture du rejet
Congrès de Scholas Occurrentes, L'Osservatore Romano
« La culture de la rencontre nous protège de n'importe quelle forme de culture du rejet », fait observer le pape François, dimanche 29 mai, en la salle du synode, devant les participants du sixième congrès mondial de la fondation pontificale Scholas occurrentes, organisé au Vatican, du 27 au 29 mai, sur le thème: « Université et école: mur ou pont ».
Le congrès a rassemblé quelque 400 représentants universitaires des mondes de la communication, de l'art, du sport et de la technologie, de 190 pays. Le réseau mondial des écoles « Scholas », fondé en 2013 sous l'impulsion du pape François, relie des établissements éducatifs et culturels du monde entier.
La rencontre a aussi permis de lancer un site web interactif intitulé « askpopefrancis.scholasoccurrentes.org » où il est possible de poser des questions au pape François.
Voici les premières réponses du pape François, en direct, dans la traduction de Zenit.
Dialogue du pape François avec le congrès des Scholas
Merci d'être ici. Je suis content de vous saluer et j'espère que tout cela n'a pas été très ennuyeux ; qu'il y a eu un climat de communication, un climat de rencontre, un climat de « pont » qui nous unit et qui est un défi pour ce monde, un monde qui court toujours le risque de « s'atomiser » et de se séparer. Et quand les peuples se séparent, les familles se séparent, les amis se séparent, dans la séparation on ne peut semer que l'inimitié, et jusqu'à la haine. En revanche, quand on s'unit, il y a l'amitié sociale, l'amitié fraternelle ; et il y a une culture de la rencontre, qui nous protège de n'importe quelle forme de culture du rejet. Merci pour cela et pour ce que vous faites dans ce sens.
Réponses du pape
La première. Je n'ai pas pensé quitté en raison de la responsabilité… Je vous fais une confidence je ne pensais pas qu'on m'aurait élu. Cela a été une surprise pour moi… Mais à partir de ce moment, Dieu m'a donné une paix qui dure encore aujourd'hui. Et cela me fait avancer. C'est la grâce que j'ai reçue. D'autre part, je suis inconscient par nature, et c'est comme cela que j'avance.
Tu vois, construire un monde meilleur, je crois que cela peut se résumer dans ce dont nous avons parlé ici, ensemble. N'est-ce pas ? C'est-à-dire que chaque personne soit reconnue dans son identité. Mais il n'y a pas d'identité sans appartenance. Cherchez à donner une appartenance. L'un de vous me demandait : si un garçon ou une fille n'a pas d'appartenance, comment peut-on l'aider ? Au moins lui offrir une appartenance virtuelle, mais qu'il le sente… C'est ainsi qu'il aura une identité. Une personne sans identité n'a pas d'avenir. Il est donc urgent, il est urgent d'offrir une appartenance de n'importe quel type, mais qu'ils sentent qu'ils appartiennent à un groupe, à une famille, à une organisation, à quelque chose, et ceci peut leur donner une identité. Identité, appartenance.
Autre chose : le langage des gestes. S'efforcer d'avoir un langage des gestes. Parfois nous aimons parler, parler… Parfois le langage des gestes est différent. Il ne suffit pas de parler. Nous risquons de « vendre de la fumée » et cela ne marche pas. Le langage des gestes qui est parfois une caresse, un sourire… J'ai aimé ce que tu as dit : « Ce sourire, personne ne me l'enlève ! » Un sourire qui donne de l'espérance, regarder dans les yeux, des gestes d'approbation, de patience, de tolérance, des gestes.
Mettre fin aux agressions, la brutalité – le 'bullying' – est une agression qui cache une profonde cruauté, et le monde est cruel, le monde est cruel. Et les guerres sont des monuments de cruauté.
Une sœur d'un pays africain, qui vit des guerres intestines, m'a envoyé des photos, je les ai ici… Jusqu'où arrive la cruauté de la guerre. Un enfant égorgé. Un enfant ! Nous pouvons comprendre le 'bullying'. Si cela arrive [c'est-à-dire les cruautés de la guerre], comment n'en arrivera-t-on pas à la brutalité ? C'est la même cruauté contre un enfant, un enfant qui le fait ensuite à un autre… Si tu sèmes la cruauté. Un enfant massacré dans sa tête. Et ceci s'est passé le mois dernier.
Par conséquent, pour construire un monde nouveau, un monde meilleur, nous avons besoin de déraciner toutes les formes de cruauté. Et la guerre est une cruauté. Mais ce type de guerre est encore plus cruel parce qu'elle s'attaque à des innocents.
Et puis, écouter l'autre. La capacité d'écouter, ne pas discuter aussitôt, demander, et ceci, c'est le dialogue et le dialogue est un pont. Le dialogue est un pont. Ne pas avoir peur de dialoguer. Ici, il ne s'agit pas de San Lorenzo – Lanus, qui se joue aujourd'hui et nous verrons qui va gagner. Il s'agit de faire concorder des propositions pour avancer ensemble. Dans le dialogue, tout le monde gagne, personne ne perd. Dans la discussion, il y en a un qui est vainqueur et l'autre qui perd, ou ils perdent tous les deux. Le dialogue est douceur, il est capacité d'écoute, c'est se mettre à la place de l'autre et jeter des ponts. Et pendant le dialogue, même si je pense différemment, ne pas discuter, mais plutôt persuader par la douceur.
Comme vous le voyez, tous ces comportements ont émergé dans les questions que vous avez posées. Et l'orgueil, la suffisance, les déraciner. Parce que l'orgueil et la suffisance finissent toujours mal. L'orgueilleux finit mal. Alors, je répondrais à cette question : comment construire un monde meilleur ? Par ce chemin. Notre monde a besoin de baisser son niveau d'agressivité. Il a besoin de tendresse, il a besoin de douceur, il a besoin d'écoute, il a besoin de marcher ensemble. Sinon, aujourd'hui se produisent ces choses, parce tous ces comportements dont j'ai parlé sont absents. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question.
Paroles finales du pape
Je vous remercie tous pour votre collaboration, votre travail et votre patience Pensons à tous les jeunes du monde, avec leurs cultures, leurs langues, leurs races et leurs religions différentes.
Et nous nous adressons à Dieu avec le texte de bénédiction le plus ancien qui est valable et utilisé dans les trois religions monothéistes : Que le Seigneur vous bénisse et vous protège ; qu'il fasse sur vous rayonner son visage et vous donne sa grâce ; qu'il vous révèle son visage et vous accorde la paix. Amen.
Et merci beaucoup pour tout, et priez pour moi, s'il vous plaît, car j'en ai besoin.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

samedi 28 mai 2016

jeudi 26 mai 2016

Quand je serai grand, je serai youtubeur

http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/05/26/quand-je-serai-grand-je-serai-youtubeur_4926657_4401467.html

Quand je serai grand, je serai youtubeur

LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 

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« L’univers des grandes écoles étant très particulier, j’ai décidé de faire une vidéo pour tout vous expliquer. » Kevin Tran, 24 ans, est étudiant ingénieur à Telecom SudParis, mais son quotidien est loin d’être uniquement consacré aux études et révisions. Depuis 2012, aux côtés de son jeune frère Henry, élève en classe préparatoire de commerce, il anime sur YouTube la chaîne humoristique Le Rire jaune, suivie par 2,9 millions d’abonnés et qui totalise 322 millions de vues. Dans de courtesvidéos, le tandem fait vibrer la Toile de ses sketchs consacrés au bac ou aux « pires techniques de drague ».

« Je passe mes journées à écriremonter et filmer mes vidéos, explique le jeune homme qui est une semaine par mois à l’école et achève sa formation en alternance au sein de sa propre société. Je développe également des projets parallèles à YouTube, donc on peut dire que ça me prend tout mon temps. »
Comme Kevin, ils sont de plus en plus de jeunes à se lancer sur la plateforme rouge et blanc, où plus de 400 heures de vidéo sont mises en ligne chaque minute. Ils y jouent la comédie, parlent maquillage,jeux vidéo ou mythologie grecque. L’activité de ces vidéastes passionnés – dont les plus jeunes ont parfois moins de 10 ans et les plus âgés, à peine la trentaine – est même répertoriée depuis le 26 mai dans le Petit Larrousse. Le terme « youtubeur » désigne une « personne qui publie ses propres vidéos sur le site YouTube ».

« On nous prend parfois de haut »

Une définition bien plus large qu’elle n’y paraît. « Je suis à la fois un peu auteur, réalisateur, acteur, community manager, designer, graphiste, entrepreneur… énumère Kevin qui n’envisage pas une minute derechercher un CDI après l’obtention de son diplôme. J’ai les avantages d’un entrepreneur : pas de patron et pas d’employé non plus. Je n’ai que des collaborateurs avec qui l’on crée de nouveaux projets, ce qui est très riche humainement. Par contre, comme c’est un nouveau domaine, les gens nous prennent parfois de haut. On reste à leurs yeux des clowns qui font des vidéos dans leur chambre. »
Et loin d’être des « clowns », les youtubeurs les plus suivis totalisent des millions d’abonnés et une audience digne de chaînes de télévision. Norman et Cyprien, youtubeurs humoristiques et icônes françaises de la plateforme, cumulent à eux deux plus de 16 500 000 abonnés tandis que Marie Lopez alias EnjoyPhoenix rassemble près de 4 millions de fans sur ses chaînes de beauté, de cuisine et de« vlog » (contraction de blog et de vidéo, présentant le quotidien d’un youtubeur). Et entre la rémunération mensuelle de YouTube, les partenariats avec les marques et les produits dérivés (voir notre encadré ci-dessous), certains youtubeurs alignent des salaires mensuels à cinq chiffres. Des revenus qui n’ont rien à envier à ceux de chefs d’entreprise moins connectés.

« J’étais plus avancé que mes profs »

Mais être youtubeur, c’est avant tout être un autodidacte, un entrepreneur qui invente au jour le jour un métier en perpétuel façonnement. Et les formations classiques sont souvent dépassées par l’activité frénétique de ces jeunes à la pointe des réseaux sociaux« J’ai passé mon bac en 2014, avec plus de 200 heures d’absence à cause de YouTube, raconte Léa, 19 ans à la tête de la chaîne de beautéJenesuispasjolie et auto-éditrice d’un livre de conseils à l’usage des adolescentes. J’ai commencé ensuite une école de communication mais tout était théorique, il n’y avait aucune créativité, ce n’était pas possible. » « J’étais plus avancé que certains de mes profs, en termes de marketing et de développement », renchérit Anil, 25 ans, alias WartekGaming qui a mis en suspens ses études de « gamedesign »pour se consacrer à ses vidéos sur le jeu Call of Duty. « Je tournais trois à quatre vidéos par semaine, en dormant peu la nuit. J’ai alors fait le pari de me lancer pleinement dans l’aventure. »
Pour accompagner les youtubeurs, pas de formations dédiées en France, en dehors de celles dispensées par la plateforme. Au sein du Youtube Space, lancé à Paris fin 2015, les millinials triés sur le volet apprennent à manier des caméras haut de gamme ou à gérer leurs communautés. Les plus influents font également appel à des Multi Channel Networks (MCN), des réseaux chargés de les aider à agrandirleurs chaînes. « Nous les encourageons à passer leur bac et à poursuivre leurs études, afin d’aller le plus loin possible, explique Joshua Roa, à la tête de Finder Studios, qui manage une soixantaine de chaînes françaises. Les parents sont souvent dépassés, nous sommes alors autant des conseillers que des psys ou des nounous ! »
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La youtubeuse Jenesuispasjolie, 19 ans, a arrêté ses études de communication pour se consacrer à sa chaîne YouTube et créer sa propre maison d'édition.

« Tout peut aller très vite »

« II est primordial d’être très entouré », constate Léa, qui gère « 2,5 millions d’abonnés tous réseaux sociaux confondusC’est hyper exaltant d’être la star d’un jour. Mais tu peux monter très haut et te cramerles ailes. Et la chute est fatale. » « J’ai appris à mettre un filtre entre les méchants commentaires et moi, explique la youtubeuse beauté Emma CakeCup, qui se destinait initialement à devenir infirmière vétérinaire. Il y a parfois des déferlantes de haine sous certaines vidéos, il faut avoir les épaules solides pour y faire face. »
Une notoriété à double tranchant qui implique de convaincre et fidéliser en permanence sa communauté d’internautes. « Tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre, analyse Emma qui fêtera ses 20 ans en juillet. Nous n’avons aucune sécurité, aucun contrat. Une nouvelle génération de youtubeurs est déjà en train d’arriver, dont certains ont 13 ou 14 ans, nous devons donc sans cesse évoluer et nous renouveler. »
Un constat que partage également Anil : « J’ai commencé sur YouTube en 2011 et j’ai fini par faire le tour du gaming [catégorie de vidéos qui consiste à jouer à des jeux vidéo en ligne]. Aujourd’hui je filme chaque jour mon quotidien dans des vlogs et je rencontre un nouveau public. Il faut vraiment tenir compte des commentaires des abonnés, de leurs attentes, sinon une carrière sur YouTube peut s’essouffler. »
Mais cette relative précarité est loin d’effrayer Kevin (Le Rire jaune), qui a lancé en septembre 2015 une deuxième chaîne aux vidéos hebdomadaires : « J’ai fait trop d’études pour ne pas obtenir mon diplôme, mais à la sortie de l’école je choisirai YouTube sans hésiter. J’ai acquis une expérience qui me permettra toujours de trouver un poste plus tard si je décide d’arrêter. Donc je vais vivre mon rêve, à fond. »

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