Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj
Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

jeudi 26 mai 2016

Quand je serai grand, je serai youtubeur

http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/05/26/quand-je-serai-grand-je-serai-youtubeur_4926657_4401467.html

Quand je serai grand, je serai youtubeur

LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/05/26/quand-je-serai-grand-je-serai-youtubeur_4926657_4401467.html#F0d48Z2z1cEBYMjp.99

« L’univers des grandes écoles étant très particulier, j’ai décidé de faire une vidéo pour tout vous expliquer. » Kevin Tran, 24 ans, est étudiant ingénieur à Telecom SudParis, mais son quotidien est loin d’être uniquement consacré aux études et révisions. Depuis 2012, aux côtés de son jeune frère Henry, élève en classe préparatoire de commerce, il anime sur YouTube la chaîne humoristique Le Rire jaune, suivie par 2,9 millions d’abonnés et qui totalise 322 millions de vues. Dans de courtesvidéos, le tandem fait vibrer la Toile de ses sketchs consacrés au bac ou aux « pires techniques de drague ».

« Je passe mes journées à écriremonter et filmer mes vidéos, explique le jeune homme qui est une semaine par mois à l’école et achève sa formation en alternance au sein de sa propre société. Je développe également des projets parallèles à YouTube, donc on peut dire que ça me prend tout mon temps. »
Comme Kevin, ils sont de plus en plus de jeunes à se lancer sur la plateforme rouge et blanc, où plus de 400 heures de vidéo sont mises en ligne chaque minute. Ils y jouent la comédie, parlent maquillage,jeux vidéo ou mythologie grecque. L’activité de ces vidéastes passionnés – dont les plus jeunes ont parfois moins de 10 ans et les plus âgés, à peine la trentaine – est même répertoriée depuis le 26 mai dans le Petit Larrousse. Le terme « youtubeur » désigne une « personne qui publie ses propres vidéos sur le site YouTube ».

« On nous prend parfois de haut »

Une définition bien plus large qu’elle n’y paraît. « Je suis à la fois un peu auteur, réalisateur, acteur, community manager, designer, graphiste, entrepreneur… énumère Kevin qui n’envisage pas une minute derechercher un CDI après l’obtention de son diplôme. J’ai les avantages d’un entrepreneur : pas de patron et pas d’employé non plus. Je n’ai que des collaborateurs avec qui l’on crée de nouveaux projets, ce qui est très riche humainement. Par contre, comme c’est un nouveau domaine, les gens nous prennent parfois de haut. On reste à leurs yeux des clowns qui font des vidéos dans leur chambre. »
Et loin d’être des « clowns », les youtubeurs les plus suivis totalisent des millions d’abonnés et une audience digne de chaînes de télévision. Norman et Cyprien, youtubeurs humoristiques et icônes françaises de la plateforme, cumulent à eux deux plus de 16 500 000 abonnés tandis que Marie Lopez alias EnjoyPhoenix rassemble près de 4 millions de fans sur ses chaînes de beauté, de cuisine et de« vlog » (contraction de blog et de vidéo, présentant le quotidien d’un youtubeur). Et entre la rémunération mensuelle de YouTube, les partenariats avec les marques et les produits dérivés (voir notre encadré ci-dessous), certains youtubeurs alignent des salaires mensuels à cinq chiffres. Des revenus qui n’ont rien à envier à ceux de chefs d’entreprise moins connectés.

« J’étais plus avancé que mes profs »

Mais être youtubeur, c’est avant tout être un autodidacte, un entrepreneur qui invente au jour le jour un métier en perpétuel façonnement. Et les formations classiques sont souvent dépassées par l’activité frénétique de ces jeunes à la pointe des réseaux sociaux« J’ai passé mon bac en 2014, avec plus de 200 heures d’absence à cause de YouTube, raconte Léa, 19 ans à la tête de la chaîne de beautéJenesuispasjolie et auto-éditrice d’un livre de conseils à l’usage des adolescentes. J’ai commencé ensuite une école de communication mais tout était théorique, il n’y avait aucune créativité, ce n’était pas possible. » « J’étais plus avancé que certains de mes profs, en termes de marketing et de développement », renchérit Anil, 25 ans, alias WartekGaming qui a mis en suspens ses études de « gamedesign »pour se consacrer à ses vidéos sur le jeu Call of Duty. « Je tournais trois à quatre vidéos par semaine, en dormant peu la nuit. J’ai alors fait le pari de me lancer pleinement dans l’aventure. »
Pour accompagner les youtubeurs, pas de formations dédiées en France, en dehors de celles dispensées par la plateforme. Au sein du Youtube Space, lancé à Paris fin 2015, les millinials triés sur le volet apprennent à manier des caméras haut de gamme ou à gérer leurs communautés. Les plus influents font également appel à des Multi Channel Networks (MCN), des réseaux chargés de les aider à agrandirleurs chaînes. « Nous les encourageons à passer leur bac et à poursuivre leurs études, afin d’aller le plus loin possible, explique Joshua Roa, à la tête de Finder Studios, qui manage une soixantaine de chaînes françaises. Les parents sont souvent dépassés, nous sommes alors autant des conseillers que des psys ou des nounous ! »
image: http://s1.lemde.fr/image/2016/05/26/534x0/4926654_6_c52c_la-youtubeuse-jenesuispasjolie-19-ans-a_a279c9eae6c8eca8fd4b1fadf2f7df54.png
La youtubeuse Jenesuispasjolie, 19 ans, a arrêté ses études de communication pour se consacrer à sa chaîne YouTube et créer sa propre maison d'édition.

« Tout peut aller très vite »

« II est primordial d’être très entouré », constate Léa, qui gère « 2,5 millions d’abonnés tous réseaux sociaux confondusC’est hyper exaltant d’être la star d’un jour. Mais tu peux monter très haut et te cramerles ailes. Et la chute est fatale. » « J’ai appris à mettre un filtre entre les méchants commentaires et moi, explique la youtubeuse beauté Emma CakeCup, qui se destinait initialement à devenir infirmière vétérinaire. Il y a parfois des déferlantes de haine sous certaines vidéos, il faut avoir les épaules solides pour y faire face. »
Une notoriété à double tranchant qui implique de convaincre et fidéliser en permanence sa communauté d’internautes. « Tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre, analyse Emma qui fêtera ses 20 ans en juillet. Nous n’avons aucune sécurité, aucun contrat. Une nouvelle génération de youtubeurs est déjà en train d’arriver, dont certains ont 13 ou 14 ans, nous devons donc sans cesse évoluer et nous renouveler. »
Un constat que partage également Anil : « J’ai commencé sur YouTube en 2011 et j’ai fini par faire le tour du gaming [catégorie de vidéos qui consiste à jouer à des jeux vidéo en ligne]. Aujourd’hui je filme chaque jour mon quotidien dans des vlogs et je rencontre un nouveau public. Il faut vraiment tenir compte des commentaires des abonnés, de leurs attentes, sinon une carrière sur YouTube peut s’essouffler. »
Mais cette relative précarité est loin d’effrayer Kevin (Le Rire jaune), qui a lancé en septembre 2015 une deuxième chaîne aux vidéos hebdomadaires : « J’ai fait trop d’études pour ne pas obtenir mon diplôme, mais à la sortie de l’école je choisirai YouTube sans hésiter. J’ai acquis une expérience qui me permettra toujours de trouver un poste plus tard si je décide d’arrêter. Donc je vais vivre mon rêve, à fond. »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/05/26/quand-je-serai-grand-je-serai-youtubeur_4926657_4401467.html#F0d48Z2z1cEBYMjp.99

Aucun commentaire: