Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj
Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

vendredi 3 juin 2016

Bouleversement du travail sous l'effet de la technologie numerique


Bouleversement du travail d'ici 10 ans: la France doit tout repenser

LE SCAN ÉCO/INFOGRAPHIES - La prochaine décennie, marquée par une mutation vers l'économie numérique, va bouleverser la structure de l'emploi en France. Alors que le chômage est au plus haut, comment la France peut espérer se préparer au mieux pour l'avenir? Les pistes de France Stratégie.
Les constats sont limpides. Non seulement, la France est marquée par un chômage de masse (depuis 30 ans), malgré un niveau de dépenses publiques élevé (entre 50% et 57% du PIB). Mais en plus, la prochaine décennie qui sera marquée par la mutation vers un monde numérique, va, en plus de polariser l'emploi, profondément bouleverser la structure du travail. Forte de ces constats, la France doit se fixer des objectifs mais lesquels? «Accroître tant le volume que la qualité de l'emploi», assure France Stratégie, l'organisme de réflexion rattaché à Matignon dans une étude publiée ce mardi, alors que l'Hexagone sombre dans un conflit social théâtral sur sa loi travail. 
• Le piteux état de l'emploi en France 
On se console comme on peut. À défaut d'avoir un «bon» taux de chômage en France par rapport à beaucoup de pays européens, l'on aime penser qu'au moins, ceux qui sont en emploi, le sont dans de bonnes conditions. Un discours qui s'accompagne souvent d'une comparaison avec les mini-jobs ingrats à l'anglaise. Mais la réalité est différente. Ce graphique le montre:
Performance des pays de l'Union européenne en taux de chômage, taux d'emploi et qualité de l'emploi





Source: France Stratégie, d'après les données Eurostat et European Trade Union Institute.

Comme d'habitude la France, comparée à l'Europe, reste inexorablement... moyenne. Les pays en vert et en haut à gauche du graphique (comme la Suède, le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark), ont à la fois un meilleur taux de chômage, un meilleur taux d'emploi, et une meilleure qualité de travail (sécurité des contrats, accès à la formation, conciliation vie de famille/vie professionnelle, dialogue social etc.).
En France, 6 millions de personnes manquent de travail. Les plus touchés: les jeunes, les seniors, les descendants d'immigrés mais surtout, et quel que soit l'âge, les «peu qualifiés»: ils représentent 5,9 points des 10,3% de chômage dans l'Hexagone (au sens du BIT).
Malgré la création en 1984 d'un régime spécifique de solidarité et les modifications des indemnisations des chômeurs depuis les années 1990, environ un demandeur d'emploi sur deux ne touche pas d'allocations chômage et plus d'un tiers vit sous le seuil de pauvreté. 
• Ce qui va se passer à l'avenir
Les économistes sont souvent moqués pour leurs prévisions ratées, mais il y a quand même quelques éléments qui sont incontestables: 
- La génération du baby boom entre en retraite, mais de plus en plus tard, et alors que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont à la fois un peu plus nombreux que ces dernières années, mais aussi plus qualifiés. «Même si la proportion de diplômés du supérieur parmi les jeunes s'est stabilisée depuis 2005», nuance le rapport. 
- Avec le développement du numérique et de l'automatisation, l'emploi va, sans aucun doute, se polariser. Cela signifie qu'il y aura plus de postes peu qualifiés et plus de postes très qualifiés, avec le risque que les employés «intermédiaires» se déclassent et concurrence le travail des peu qualifiés. 
Les métiers qui offriraient le plus de postes à pourvoir jusqu'en 2002






Selon une étude qui a fait grand bruit, celle d'Osborne et Frey, 47% des emplois seraient menacés de destruction à moyen terme par la robotisation. Un chiffre toutefois largement relativisé, notamment par l'OCDE, qui a récemment chiffré les risques d'extinction de certains emplois à 9% et celui de profondes modifications d'autres emplois à 20%. 





Source: OCDE, Survey of Adult Skills (PIAAC); Arntz et al (2016).

• Que faire pour mieux préparer l'avenir la France?
- La première réponse, qui fait consensus, c'est de trouver l'adéquation entre compétences des travailleurs et besoins -actuels et futurs- des employeurs, et donc de se focaliser sur les compétences. À la fois en revoyant en profondeur la formation initiale: le piteux état de l'apprentissage en France est l'exemple flagrant de l'incapacité française à remettre à plat un système ultra-complexe, opaque, mal géré par une multitude d'acteurs, et donc très coûteux. Mais aussi la formation continue, qui, tout aussi illisible, forme surtout déjà les plus qualifiés, et laisse de côté les moins qualifiés, alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin.
Mieux accompagner vers l'emploi. Suggestion concrète proposée par France Stratégie: favoriser, pour les jeunes, les contrats aidés du secteur marchand plutôt que ceux dans le secteur non marchand. En effet, 66% des bénéficiaires d'un «contrat initiative emploi» sont en emploi six mois après, contre 36% des personnes sortant d'un «contrat d'accompagnement dans l'emploi». Et personnaliser le suivi des chômeurs, aux profils et aux parcours très différents, pourquoi pas en réallouant les dépenses publiques et en révisant les conditions d'indemnisation des chômeurs.
Mieux cibler les aides à la reprise d'activité. Alors que la Prime pour l'emploi (PPE) a été remplacée par le RSA activité en 2009, lui-même fusionné dans la nouvelle «prime d'activité» depuis 2016, les effets sur le retour à l'emploi semblent surtout favoriser les femmes et dépendent fortement de la structure familiale et des conditions de santé. France Stratégie souligne ici la nécessité de lever les freins périphériques à l'emploi, comme les problèmes de transport ou de garde d'enfants.
Repenser le coût du travail. Chaque année, l'État dépense plus de 100 milliards d'euros pour l'emploi (soit 5 points de PIB). «La politique d'exonération des cotisations employeurs, initiée dans les années 1990 a eu un effet positif sur l'emploi», notent les experts de France Stratégie. Mais la combinaison avec le smic, qui a «certes limité les inégalités salariales et contribué à la qualité de l'emploi (...), n'a pas permis d'éviter un taux de chômage important des peu qualifiés». Que faire: Élargir l'assiette de financement de la protection sociale et baisser les prélèvements sur le travail? Convertir le CICE en réduction de cotisations sociales? Mettre en place un smic différencié selon l'âge ou le territoire? France Stratégie ne se mouille pas, tant ces trois propositions sont sujettes à vives polémiques politiques et tensions sociales.
- Repenser le temps de travail à l'échelle de toute la vie. L'éternel débat autour des 35 heures, des 32 heures et des 39 heures «s'est fait au détriment d'une réflexion plus large sur l'adéquation des temps de travail aux attentes des salariés et aux besoins des entreprises» et de la recherche de «conciliation entre qualité de vie, compétitivité et emploi», déplore France Stratégie, qui oriente les choix de demain vers l'organisation du temps de travail sur toute la vie.
Repenser les contrats de travail et le dialogue social. Sécuriser tout en flexibilisant: voilà une équation recherchée depuis une quarantaine d'année... en vain. Aujourd'hui, 91% des embauches sont des CDD, de plus en plus courts, tandis que le CDI ne permet pas aux entreprises d'adapter leurs coûts à leur activité. Là encore, face à des sujets hautement polémiques, France Stratégie ne propose pas, mais questionne: faut-il «punir» les entreprises qui abusent des CDD? Multiplier les types de contrats de travail? Assouplir le CDI?
Enfin, en pleines tensions nationales autour de la loi travail, notamment sur son article 2 sur l'inversion de la hiérarchie des normes, France Stratégie, rattaché à Matignon, demande s'il ne faudrait pas «donner plus de latitude aux négociations d'entreprise tout en renforçant la représentativité des acteurs et l'implication des salariés». Les chercheurs rappellent toutefois que la confiance entre interlocuteurs sociaux est limitée et que l'échelon des branches professionnelles demeure indispensable, notamment pour les TPE-PME.




http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2016/06/01/29002-20160601ARTFIG00012-bouleversement-du-travail-d-ici-10-ans-la-france-doit-tout-repenser.php?a3=763-3926535-891269&een=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f&seen=6&m_i=LKHLwM6TUVQ1v5FwgsJjH05wC7w0m3YSb_rFGWGjxMnXY3hPWUYymCTxTBwcMERJeEy5G62LYPVmPqwiMrcw9cYMQ7zOuu#xtor=EPR-300-%5Bactualites%5D-20160601


JTK

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