Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj
Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

jeudi 25 septembre 2014

MOOC, Internet, numérique : les profs sont-ils devenus obsolètes ?

MOOC, Internet, numérique : les profs sont-ils devenus obsolètes ?

MOOC, Internet, numérique : les profs sont-ils devenus obsolètes ?

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que François Hollande a annoncé un grand plan numérique pour l'école, Nicolas Glady s'interroge sur le rôle des professeurs à l'heure d'internet et de Wikipédia.


Nicolas Glady est Professeur associé à l'ESSEC.


Avec le numérique, est-il encore nécessaire d'organiser des salles de classe pour donner cours?

La classe à l'heure de l'économie de la connaissance

Avec Internet, l'accès à la connaissance est devenu un produit de consommation courante. N'importe quel sujet dispose maintenant d'explications détaillées et d'exemples sur le web. On peut trouver gratuitement des vidéos des plus grands experts internationaux ou des MOOCS, et il est dorénavant possible d'obtenir des corrections en ligne via des systèmes d'auto-évaluation entre étudiants.

A l'heure où de plus en plus de voix annoncent l'obsolescence de l'école, il faut sérieusement se poser la question de la valeur ajoutée pour un étudiant d'aller à la rencontre d'un enseignant en salle de cours. Qu'on s'en indigne ou qu'on s'en réjouisse, Internet est là, et il faut comprendre comment le professeur qui désire enseigner en classe peut s'adapter à cette nouvelle réalité.

L'importance de la légitimité face à l'anarchie d'Internet

A plus forte raison dans le contexte de l'enseignement supérieur, où la présence en salle de cours ne va pas de soi, la première étape, nécessaire à la suite du processus, consiste à convaincre l'étudiant de la nécessité de venir (et de rester) en salle de cours…

Dans un monde où la connaissance n'a plus de valeur - puisqu'Internet est aussi une encyclopédie à portée de pouce - il faut que le professeur dispose d'une légitimité forte pour justifier d'une hiérarchie au sein de la classe. Une des premières fonctions du professeur est bien d'apporter des clés de lecture, et donc une hiérarchisation de l'information. D'expliquer que, contrairement à ce qui est dit volontiers sur la toile, «tout ne se vaut pas.»

Mais pour que cette hiérarchisation paraisse légitime à l'étudiant, il faut que le professeur jouisse d'une autorité intellectuelle qu'on ne lui accorde malheureusement plus que très rarement aujourd'hui…

Ces éléments de légitimité peuvent être de plusieurs natures. La plus évidente consiste à disposer d'une certaine expérience. Avoir déjà travaillé sur le sujet ou avoir effectué un projet dont on peut tirer les leçons. Si la connaissance est accessible à n'importe qui, l'expérience ne s'acquiert qu'avec le temps.

Une autre source de légitimité, surtout pertinente dans le contexte de l'enseignement supérieur, est d'être soi-même la source de la connaissance. Dans ce cadre, être une autorité intellectuelle reconnue par ses pairs, les médias, les politiques ou les entreprises est devenu une nécessité.

En cela, le professeur est différent d'un animateur ou d'un formateur. Il professe, c'est-à-dire qu'il développe une vision de son sujet qui lui est propre…

Enfin, il ne faut pas négliger une autre source d'attrait pour l'étudiant: la capacité à être amusant. Il ne faut pas mépriser ceux qui animent leurs cours d'une manière ludique. La joie d'accéder à la connaissance est un plaisir noble, et le gai savoir doit rester au centre des préoccupations pédagogiques.

Si l'expertise du professeur est reconnue, l'étudiant sera avide d'interagir avec lui

L'interaction directe avec un expert ou un auteur reconnu est certainement intéressante, mais elle permet aussi à l'étudiant de développer des capacités qu'une machine ne peut pas encore appréhender: la capacité à interagir efficacement avec d'autres personnes (les softs skills.)

L'école est un espace protégé où l'échec ne porte pas à conséquence et permet donc à l'étudiant d'expérimenter. En cela, la méthode des cas, mise en avant par la Harvard Business School, est un outil particulièrement approprié pour faire travailler les étudiants sur des cas réels, et donc complexes et ambigus. Cette méthode les force à se mettre dans des situations où la problématique n'est pas toujours claire, et où il n'existe pas nécessairement de solution optimale. Une situation qu'un ordinateur ne peut pas non plus «résoudre» comme il résoudrait un calcul...

Enfin, ce genre d'interactions permettra à l'étudiant de s'améliorer grâce à un feedback détaillé ou à du mentoring. Feedback qui pourra d'ailleurs être donné par un professeur (d'autant plus valorisé que son avis est tenu en haute estime) ou même par d'autres étudiants.

En matière d'évaluation, une salle de cours n'est pas un endroit où un examen qui pourrait être corrigé par un ordinateur est pertinent. Il faut profiter de cet espace partagé pour évaluer des compétences qui ne sont pas de l'ordre du vrai ou faux.

Pour le prof: une transformation, pas une révolution

A l'heure de Wikipedia, et en particulier au niveau de l'enseignement supérieur, le rôle du professeur est donc plus d'être une autorité intellectuelle - et donc de professer - qu'un enseignant «à l'ancienne» qui déroule un contenu disponible par ailleurs. Si la connaissance est une commodité, ce qui peut la rendre intéressante est d'y avoir accès «depuis la source»: être en contact avec un expert reconnu. Dans ce contexte, avoir accès à des autorités qui suscitent l'enthousiasme et l'envie de se dépasser est devenu primordial pour les institutions académiques de premier plan.

Il faudra ensuite arriver à dépasser le paradoxe qui voit la nécessité d'une hiérarchie au sein de la classe, mais au service de l'étudiant. Ce dernier étant plus que jamais au centre du processus pédagogique.

Du reste, il est intéressant de noter que ces tâches ne sont pas nouvelles pour le pédagogue. Ce qui change, c'est la disparition de certaines activités ; en particulier, la mise à disposition d'un contenu disponible par ailleurs, et l'importance plus grande d'une interaction «sur mesure». Témoigner de cette transformation de l'école, c'est donc réaffirmer un principe bien connu: en fin de compte, la meilleure façon pour un professeur d'aider un étudiant à apprendre, est de lui donner tous les éléments pour pouvoir chercher l'information par lui-même…



Envoyé de mon Ipad 

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