Mosaique de la chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

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Mosaique de la Chapelle Redemptoris Mater ,par Marko Rupnik sj

La tâche prophétique de l'agent de communication chrétien

« L'agent de communication chrétien en particulier a une tâche prophétique, une vocation: dénoncer les faux dieux et les fausses idoles d'aujourd'hui — matérialisme, hédonisme, consumérisme, nationalisme étroit, etc. ... — proclamant à tous un ensemble de vérités morales fondées sur la dignité et les droits humains, l'option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, l'amour des ennemis et le respect inconditionnel de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle; et la recherche de la réalisation la plus parfaite du Royaume dans ce monde, tout en demeurant conscient que, à la fin des temps, Jésus restaurera toutes choses et les retournera au Père » (cf. 1 Co 15,24)." {

{L'ethique dans les moyens de communication sociale", Mgr John Folley Vatican 2000}

mercredi 12 décembre 2012

Antonio Spadaro, jésuite et « cyberthéologien » | La-Croix.com 11/12/2012

Antonio Spadaro, jésuite et « cyberthéologien »

Alors que Benoît XVI lance mercredi 12 décembre son premier tweet, un théologien jésuite italien formalise une réflexion sur l'Église et Internet.

Le P. Antonio Spadaro, dans les bureaux de la « Civilta Cattolica », en novembre 2005.

CPP/CIRIC / CPP/CIRIC

Le P. Antonio Spadaro, dans les bureaux de la « Civilta Cattolica », en novembre 2005.

Pour le rédacteur en chef de la prestigieuse «Civilta Cattolica », « au cœur du Net, on trouve, non pas des choses qui s'échangent, mais des relations qui se créent ».

Avec cet article

Ce jésuite italien détonne dans l'univers du catholicisme romain, régi par des codes pluriséculaires. Né en 1966 en Sicile, le P. Antonio Spadaro dit se sentir « méditerranéen », c'est-à-dire « franco-espagnol et gréco-arabe ». À la tête, depuis le 1 er  octobre 2011, de la prestigieuse revue intellectuelle  La Civiltà Cattolica  , il est connu comme le « cyberthéologien » et vient de publier un ebook intitulé  Twitter Theology  .

Passionné de littérature américaine et de rock, il a choisi pour bureau la plus petite pièce de l'immense Villa Malta, siège de la revue et ancienne ambassade de Bavière à Rome, à deux pas de la Villa Médicis, et l'a rénovée, tout en blanc, avec l'aide d'un ami architecte. Au milieu trône un immense ordinateur Mac Pro blanc. Au mur, une reproduction, rouge et or, de Mark Rothko. « J'y vois un symbole fort de la Résurrection », confie l'hôte du lieu.

L'ambition de ce jésuite « curieux des nouvelles frontières » et attiré par les « cultures croisées » : « Exprimer une position d'Église avec laquelle on puisse débattre, dans tous les domaines, sans céder au pessimisme ambiant, sans avoir peur, car il s'agit, avec courage, de trouver Dieu en toutes choses. » Surtout lorsque toutes choses changent…

TWITTER ET FACEBOOK ONT ACCUEILLI DEPUIS LONGTEMPS LE P. SPADARO.

Ainsi, La Civiltà Cattolica , la plus ancienne des revues italiennes, riche de ses 10 000 exemplaires tous les quinze jours et d'une bibliothèque de 600 000 volumes. Née il y a 162 ans, alors que l'Italie n'existait pas encore, la revue est alors éditée en italien, langue pourtant loin d'être commune, et non pas en latin, langue ecclésiastique. Son style, « anarchiste et libertaire », note le P. Spadaro, visait alors à défendre le pouvoir de l'Église face à la société libérale qui se dessinait à l'horizon de la péninsule très catholique.

Depuis Vatican II, évidemment, le ton a changé, pour faire place au dialogue, à l'attachement au monde, pour en décrypter les évolutions. Jusqu'à Jean XXIII, les papes en relisaient eux-mêmes les épreuves. Aujourd'hui, c'est la Secrétairerie d'État, avec modération. On y trouve ainsi, dans l'édition du 17 novembre, un article signé du P. Gian Paolo Salvini, qui dirigea longtemps la revue, sous le titre : « Les femmes fuient-elles l'Église ? ». L'auteur constate la « protestation silencieuse » des quadras italiennes qui, « dans l'Église sont responsables de tout, mais ne décident de rien. ». Le numéro suivant abrite une étude sur « Cyborg, entre nouvelles technologies et demandes anthropologiques », et une exégèse du récent rapport de la Caritas italienne sur la situation dramatique des migrants.

Mais c'est, évidemment, Internet qui passionne notre « cyberthéologien ». Très prochainement, sa revue migrera sur le réseau. Des « applis » permettront de s'en nourrir sur iPad et smartphones. Twitter et Facebook ont déjà accueilli, depuis longtemps, le P. Spadaro.

OPTIMISME DIGITAL

Sur Internet, le cyberthéologien affiche une conviction préliminaire : « Un "Internet catholique" n'aurait pas de sens. Il existe sur le Net une diversité de réalités catholiques. L'Église est appelée à y exister, mais pas dans une bulle autoréférentielle. » Et il ne voit pas dans Internet, bien au contraire, un danger pour sa revue : « Cette logique du "ou papier ou Web" relève d'une fausse tension. Il nous faut intégrer cette nouvelle capacité de partager entre les personnes. Au cœur du Net, on trouve, non pas des choses qui s'échangent, mais des relations qui se créent. Là est la vérité du Net. Cela ne diminue en rien la valeur du papier. Il n'y a pas opposition, mais plutôt dualité et complémentarité. »

Son optimisme digital remonte peut-être à l'époque de sa formation, qui fut en partie américaine, d'où sa passion pour les frontières, la découverte. En un mot, il aime « voir les réalités avec des yeux neufs ». À ses yeux, la littérature européenne est « fondée sur la tragédie, marquée par la conscience humaine du Vieux Monde ». Tandis que Walt Whitman, qu'il a traduit, Flannery O'Connor et bien d'autres auteurs américains portent « un regard frais sur la réalité ». En Italie, poursuit-il, tout est du déjà-vu. Alors qu'aux États-Unis, c'est toujours la première fois. Même le chanteur Bruce Springsteen, avec ses références bibliques, le fascine.

Pour autant, les sacrements, cœur du catholicisme, « nécessitent une présence incarnée, à travers du pain, de l'eau, du vin, de l'huile. Certes, la technologie permet une sorte de participation réaliste. Mais, par exemple, la confession a besoin d'un face à face réel, et ne peut se vivre ni au téléphone, ni sur Skype. Cette rencontre personnelle est la seule façon de faire émerger les questions profondes, intérieures. » On respire…

FRÉDÉRIC MOUNIER, à Rome
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Antonio-Spadaro-jesuite-et-cybertheologien-_NG_-2012-12-11-886419


Envoyé de mon iPad jtk

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