اعلام- Au Liban, la bataille pour le droit à l'information est lancée
Par Sandra NOUJEIM | 29/08/2012
SOCIÉTÉ CIVILE L'Association libanaise pour la transparence (ALT) et la fondation Maharat viennent de lancer une campagne.
Quasi absent de l'entendement libanais, le droit à l'information, c'est-à-dire la liberté d'accès aux documents administratifs, est pourtant une assise de la citoyenneté. Prendre conscience de ce droit, c'est se prémunir d'une ferme détermination face aux fonctionnaires qui refusent, sans justification, de fournir les informations demandées; c'est se motiver à ouvrir les yeux sur ses propres droits et obligations ; c'est se donner les moyens d'évaluer, de dénoncer ou de saluer, en connaissance de cause, les responsables politiques...
Moyen d'éveiller le citoyen, le droit à l'information est aussi un outil de lutte contre la corruption. Il consacre la transparence absolue dans l'exercice politique et administratif. Un principe qui ne supporte d'exceptions que les cas limitatifs de la sécurité nationale et de l'atteinte à la vie privée.
Fortement imprégnées par cette vision de réforme, l'Association libanaise pour la transparence (ALT) et la fondation Maharat viennent de lancer une campagne, qui s'annonce agressive, afin d'obtenir des parlementaires la réinsertion à l'ordre du jour des commissions l'examen d'une proposition de loi sur le droit à l'information. Le texte de loi avait été présenté au Parlement en 2009, à l'initiative du Réseau national pour le droit à l'information, qui regroupait 80 organisations non gouvernementales, parmi lesquelles Parlementaires contre la corruption. Mais depuis, la proposition dort, avec des centaines d'autres, dans les tiroirs de l'hémicycle.
De l'investigation...
Voulant réactiver ce réseau, l'ALT et Maharat ont relancé la campagne en s'adressant d'abord aux médias. Dans un pays où le journalisme d'investigation reste maigre par rapport aux scandales, budgétaires et autres, qui peuvent secouer des gouvernements en Occident, la difficulté d'accéder à l'information reste une entrave essentielle à l'exercice médiatique et à son indépendance. Le premier enjeu de l'ALT et de Maharat est de sensibiliser les journalistes d'abord sur l'utilité de l'investigation, mais aussi sur les moyens de lutter contre la difficulté de l'exercer. « Les médias sont notre arme essentielle dans le processus démocratique », souligne Rabih Chaer, président de l'ALT, dans le cadre d'une table ronde organisée avec des représentants de médias. Le but de cette interaction est d'amener les journalistes à mener des enquêtes sur des sujets controversés ou délicats, comme les dépenses superflues des voyages officiels des responsables libanais, afin de dénoncer dans leurs articles les obstacles auxquels ils se sont heurtés pour obtenir l'information.
Dans ce cadre, l'avocat et activiste Tony Mikhaël a fourni des modèles pratiques, décrivant les différentes procédures à suivre pour demander l'obtention de certaines informations, lesquelles nécessitent, si encore elles devaient être fournies, le paiement de redevances non négligeables.
Même si les traités internationaux auxquels le Liban est parti, notamment la Charte universelle des droits de l'homme, consacrent le droit à l'information, sa mise en œuvre nécessite des garanties, que seul un texte de loi interne est apte à fournir... En attendant, c'est sur la culture de la réforme que l'ALT et Maharat semblent axer leur lutte actuelle.
« Il ne faut pas se satisfaire de moins que le principe réclamé : toutes les informations doivent être rendues publiques », insiste Roula Mikhaël, directrice de Maharat. Un principe qui sied parfaitement aux aspirations de la presse, pour autant qu'elle soit détachée du bazar libanais...
Réactions des internautes à cet article
- Admirable, mais malheureusement incomplet. Les depenses de voyages officiels sont bien sur une information utile a acquerir, mais le manque de collecte de $1.7 milliards de dollars de revenus sur l'enregistrement des proprietes privees est autrement plus important. Qu'attendent LTA et MAHARAT pour nous dire combien nous aurions du encaisser en 2011 (sur base de 6%) de taxes dans ce domaine, et combien l'Etat (c'est a dire nous) en a effectivement encaisse? La difference, se situe aux alentours de $1.7 milliards de dollars. Je suis a la disposition de tous ceux qui seraient interesses a en savoir plus la-dessus.Je ne parlerai pas des comptes-fantomes de l'EDL ou du service de la dette tout aussi mysterieux. La transparence, si elle doit avoir lieu concerne TOUS les citoyens et non pas une elite seulement.
George Sabat
Envoyé de mon iPad jtk
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire